Des émissions massives de méthane par l’industrie pétrolière et gazière détectées depuis l'espace
Des émissions massives de méthane par l’industrie pétrolière et gazière détectées depuis l'espace
Une étude internationale, impliquant des chercheurs du CNRS, du CEA et la société Kayrros, a mis en lumière des centaines de fuites majeures de méthane liées à l’exploitation mondiale du pétrole et du gaz. Ces émissions, détectées grâce à l’imagerie satellite, ont des répercussions climatiques équivalentes à la circulation de 20 millions de véhicules pendant un an.
Le méthane : un puissant gaz à effet de serre
Le méthane (CH₄) possède un pouvoir de réchauffement sur 100 ans environ 30 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO₂). Un quart des émissions anthropiques de ce gaz provient de l’exploitation mondiale du charbon, du pétrole et du gaz naturel.
Des fuites massives détectées depuis l’espace
Les chercheurs ont analysé des milliers d’images produites quotidiennement pendant deux ans par le satellite Sentinel-5P de l’ESA. Ils ont ainsi cartographié 1 800 panaches de méthane à travers le globe, dont 1 200 attribués à l’exploitation d’hydrocarbures. Ces fuites massives, détectées systématiquement au-dessus de certains sites d’extraction, correspondent à 10 % des émissions estimées du secteur.

Des bénéfices climatiques et économiques à portée de main
Colmater ces fuites entraînerait des bénéfices climatiques et économiques se chiffrant en milliards de dollars pour les principaux pays producteurs d’hydrocarbures. L’étude souligne la nécessité d’introduire un système de surveillance atmosphérique fiable pour suivre les émissions et estimer l’impact des mesures locales visant à les réduire.
Référence
L’étude complète est disponible dans la revue Science sous le titre “Global assessment of oil and gas methane ultra-emitters” Science, 4 février 2022.
Centre national de la recherche scientifique (CNRS)